Le Rapport d’activité 2019 est en ligne

15 juillet 2020

MINES ParisTech, établissement-composante de l'Université PSL (Paris Sciences et Lettres), décline ses faits marquants 2019 et ses perspectives 2020 selon quatre grandes thématiques, selon les objectifs fixés par son plan stratégique 2018-2022 :

  • Promouvoir l'excellence scientifique
  • Accompagner l'ingénieur et le chercheur du futur
  • Rayonner au-delà de notre sphère
  • Se déployer pour relever les défis de demain

Pour le directeur général, Vincent Laflèche, « Le démarrage de la nouvelle maquette du cycle Ingénieur [est un] marqueur de la statégie de l'École ».

Selon Jacques Aschenbroich, PDG de Valeo, président du CA de MINES ParisTech, co-signataire de l'éditorial : « Plus que jamais, la science et la technologie sont indispensables pour comprendre les mutations que nous vivons ».

Le RA 2019 est à feuilleter ici.

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Enquête 1er emploi 2020

3 juillet 2020

176 ingénieurs civils ont été diplômés en 2019. Découvrez la diversité des parcours choisis par les jeunes Mineurs.

Toujours 100 % de réponses. L'enquête 1er emploi du cycle Ingénieurs civils de MINES ParisTech, conduite par la Direction des études, dresse le tableau, au 30 avril 2020, de l'activité de la promotion diplômée en 2019.

À la hausse, le choix de poursuivre des études (en masters et doctorat) et, pour les salariés, le choix d'un premier emploi à l'étranger.

Des ingénieurs toujours très demandés

Au 30 avril 2020, 59 % de la promotion diplômée en 2019 sont en activité professionnelle ; 36 % sont en poursuite d'études, dont 17 % en Master (masters scientifiques, double diplômes…) et 19 % en doctorat.

Deux mois après leur sortie de l'École, 87 % des jeunes ingénieurs sont en poste et 63 % d'entre eux ont été embauchés avant même d'être diplômés :

  • 73 % en CDI
  • 35 % ont rejoint des grandes entreprises et tandis que PME (34%) et TPE  (13%) renforcent leur pouvoir d'attraction.

Remarque : si l'Île-de-France reste le lieu de travail de la grande majorité des diplômés, on note avec intérêt que 20% d'entre eux ont choisi de démarrer leur carrière à l'étranger et 11% en Province.

Grande diversité des parcours choisis

Les secteurs d'activité restent très diversifiés. Voici le trio de tête où l'on constate une remontée de l'Énergie :

  • Systèmes d'information et Technologies de l'information : 23 % (stable)
  • Conseil  : 19 % (-2%)
  • Énergie : 19 % (+3%)

Les fonctions les plus prisées :

  • Études et conseil : 31 %
  • Informatique/SI/Réseaux : 21 %
  • R&D/Innovation : 17%

Le salaire brut moyen d'embauche (primes incluses) des "Mineurs" diplômés en 2019 est de 48 285 €, en France, et de 47 115 € à l'étranger.

Télécharger l'encart 1er emploi

Contact : Béatrice Rocher

Oraux corrigés et commentés Physique-Chimie. Concours PSI – PSI*

21 avril 2020

Ce pavé (500 pages, un petit kg) est tout frais sorti des presses des éditions Ellipses. Son originalité ? Entièrement écrit par quatre étudiants, il a pour vocation d’accompagner les candidats aux concours des grandes écoles dans leur dernière ligne droite.
Jeanne Redaud, élève en 3A à MINES ParisTech, nous fait partager cette expérience et révèle certains aspects de sa vie d’étudiante aux Mines.

En cette période de confinement, alors que les écrits sont repoussés et les oraux annulés pour la session 2020, elle encourage vivement les futurs candidats.

Comment se lance t-on dans la rédaction d’un tel ouvrage ?

C'est la maison d'éditions (Ellipses) qui a contacté un de mes amis de prépa, Théodore Cherrière, étudiant à l'ENS, qui m’a vite convaincue d’y participer. L'idée était de faire un recueil d'exercices avec des sujets d'oraux uniquement, de vrais sujets récents de tous les concours, préparant spécifiquement à l'oral – ce qui n'existait pas en physique.
On peut imaginer que l’éditeur a fait appel à des étudiants afin d'avoir des remarques et des conseils plus proches des élèves, mais aussi, plus vraisemblablement, parce que c’est peu attractif pour un professeur…  Quoi qu’il en soit, le projet nous a séduit. Il a démarré fin mai. J’étais alors en césure au Japon et j'ai suivi les premiers mois à distance. J'ai rattrapé le retard (on devait écrire 100 pages chacun environ) en mettant les bouchées double à mon retour.

Quelle partie avez-vous rédigée et qu'avez-vous appris ?

Je me suis principalement concentrée sur les exercices de chimie et de physique des ondes et d'électromagnétisme, car c'est un domaine que j'aime bien, et sur des sujets type CCP (Concours communs polytechniques) et CentraleSupélec. J'avais donné des oraux de physique blanc, l'année précédente en PSI*, et j’ai pu réutiliser certains exercices, en les adaptant pour tenir compte de leur réception par les élèves.
J'ai été impressionnée par la manière dont on s'est organisé, sur la répartition des banques d'examens et des thématiques. J'ai beaucoup progressé en rédaction sous Latex. J'ai pris conscience que la plus longue partie est de rédiger un corrigé clair et détaillé. C'était aussi un travail de groupe pas évident, car nous étions à distance, et pas toujours la même façon de voir les choses, ce qui posait parfois problème pour avoir un rendu harmonieux.

Parlez-nous de votre césure à Tokyo…

J’y suis restée 6 mois, de mars à août 2019, et j’ai fait de la R&D chez Valeo. J'ai toujours été attirée par le secteur automobile, et Valeo représentait pour moi l’innovation (véhicules autonomes). Mon mentor(*) travaillait à Valeo Paris, c'est grâce à lui que j'ai rencontré les bons contacts qui m'ont permis de partir. J’ai travaillé sur la mise en place du "software in the loop", outil numérique de validation de la partie de la caméra à l'avant du véhicule, qui fait la reconnaissance d'images. L'idée est de resimuler de manière automatique avec des centaines de milliers de vidéos enregistrées partout dans le monde, pour vérifier, avant la mise en production de la caméra, qu'il n'y a pas de défauts risquant de mettre l'usager en danger.
J'ai commencé le japonais en arrivant aux Mines, croyant, un peu naïvement, que j'aurai plus de temps libre une fois sortie de prépa… J'étais contente d'apprendre une nouvelle langue et j'ai toujours été attirée par l'Asie. Je suis tombée amoureuse du Japon à la fin de ma première année (juillet 2017), lors d'un séjour d'un mois dans une famille, organisé par notre professeure  de MINES ParisTech – PSL.
J'ai beaucoup aimé la vie au Japon, et la stimulation de travailler sur un aussi gros projet où beaucoup reste à faire. J'ai eu l'occasion de travailler avec les équipes de Prague et d'Allemagne, et j'ai fait beaucoup de belles rencontres sur place.

Aujourd'hui, comment se passe votre confinement ?

Plutôt bien. J'ai quitté la Maison des mines deux semaines avant la fin de mon préavis. Difficile de mettre fin à 3 années de vie dans le Quartier latin aussi brutalement !
Je suis retournée à Bourges, ma ville natale. Comme le jardin n’est pas entretenu depuis longtemps, je me suis bien occupée ce premier mois à l’entretenir et à faire toutes les choses que je n'avais pas le temps de faire. Mon stage de fin d'études (recherche en deep learning à Renault) a été annulé, j'ai consacré pas mal de temps à rechercher un nouveau stage… Pas évident dans ce contexte, mais, si tout se passe bien, je devrais commencer prochainement.

Quels sont vos souhaits quant à votre futur métier ?

Je n'ai qu'une certitude : garder une forte composante technique dans mon métier. Dans l'industrie, je me verrais plus avec une carrière d'expert que de manager. Je m'intéresse beaucoup au domaine automobile et, comme je suis dans l'option Ingénierie digitale des systèmes complexes, qui nous a introduit le deep learning, pourquoi ne pas travailler dans les véhicules autonomes ? J'ai déjà des opportunités pour retourner chez Valeo, au Japon. Je me pose aussi la question de la thèse, éventuellement de l'enseignement ensuite.
J'ai aussi beaucoup aimé la propriété industrielle, qui était le domaine de mon premier stage de césure, donc pour le moment beaucoup de portes restent ouvertes.

Les « taupins » vont bientôt passer les concours… Un souvenir de cette époque à partager ? Un conseil à leur donner ?

Cela peut paraître étrange, mais je me souviens des écrits comme de la plus belle période de ma prépa : la lumière au bout du tunnel, on arrive enfin prêts, avec l'impression qu'on maîtrise tout. Trois semaines très intenses, et après un vrai break, avant de reprendre la préparation des oraux, mais de manière plus sereine, puisqu'on ne fait que réutiliser des acquis.
On sait maintenant que les oraux n'auront pas lieu, ce qui est dommage pour tous ces candidtas qui se préparent depuis deux ou trois ans. Je leur souhaite bien du courage ! Comme les concours ont été repoussés, il faut surtout qu'ils gardent de l'énergie pour la dernière ligne droite, ce qui n'est pas évident.

(*) À MINES ParisTech, le mentorat consiste à mettre en relation les élèves de 1re année avec de jeunes anciens, désireux de les aider à définir leur projet professionnel.

> En savoir plus : le cycle Ingénieur civil de MINES ParisTech

la présentation de l'ouvrage par l'éditeur

 

European Research Council : un succès pour Pierre Rouchon

31 mars 2020

Et si les futures technologies quantiques révolutionnaient à la fois vitesses de calcul, sécurité des communications et précision des capteurs ? C’est peut-être pour bientôt grâce au projet « Quantum Feedback Engineering, Q-Feedback », porté par Pierre Rouchon, Professeur à MINES ParisTech, PSL (Centre Automatique et Systèmes), membre de l’équipe QUANTIC (Inria/ENS/MINES-ParisTech), et qui lui vaut de décrocher une bourse de l’European Research Council (ERC Advanced Grant). Cette bourse, d’un montant maximal de 2,5 M€ sur 5 ans, permettra de développer la branche quantique de la théorie du contrôle et de l'automatique, indispensable aux futures technologies quantiques. Explications

Protéger cohérences et intrications 

Ces futures technologies reposent sur deux ressources clés mais fragiles : cohérences et intrications quantiques. Pour avancer, il faut répondre à une question centrale : comment concevoir des machines qui exploitent ces deux ressources tout en les protégeant efficacement contre les bruits et perturbations externes, c’est-à-dire la décohérence quantique ?

En pointe : l’expertise du Centre Automatique et Systèmes (CAS)

Rendre un système classique résilient face à l'influence de bruits et de perturbations est l'un des principaux problèmes déjà étudiés au Centre Automatique et Systèmes (CAS MINES ParisTech), créé en1968 par Rudolph Kalman, concepteur du filtre de Kalman. « Le but de cette bourse ERC est d'étendre, avec l'équipe QUANTIC (Inria/ENS/MINES-ParisTech), cette problématique aux systèmes
quantiques » explique Pierre Rouchon. « Plus précisément l'ambition scientifique est d'analyser et de concevoir des systèmes de rétroaction (feedback) pour protéger et stabiliser cohérences et intrications quantiques ».

Deux développements majeurs

Cette bourse va permettre de développer à la fois :

  • des méthodes mathématiques pour exploiter les aspects intrinsèquement stochastiques (aléatoires) des mesures quantiques,
  • des techniques perturbatives originales et spécifiques aux systèmes quantiques ouverts.

A la clé : une nouvelle stratégie hiérarchisée, regroupant de façon structurée des échelles très différentes pour la modélisation, la conception, l'analyse et la simulation – sur des ordinateurs classiques – de boucles de rétroaction adaptées aux systèmes quantiques ouverts.

Des composants élémentaires mieux protégés

Le composant élémentaire d'une machine quantique est le bit quantique (qubit), un système qui peut adopter n'importe quelle superposition cohérente de deux états quantiques orthogonaux. « Malgré des progrès majeurs, les qubits restent fragiles et perdent leurs propriétés quantiques avant qu'un ensemble de manipulations significatives puisse être accompli.  Pour cette raison, un qubit doit être à la fois protégé contre les perturbations externes tout en restant aisément manipulable ».

Vers de futurs bits quantiques

Aujourd'hui, un tel qubit reste à construire. En collaboration avec les expérimentateurs de l'équipe QUANTIC sur les circuits Josephson supra-conducteurs autour de Zaki Leghtas (Maître-Assistant au Centre Automatique et Systèmes, MINES ParisTech – PSL, Physicien Expérimentateur au  LPENS ENS-Paris, PSL, titulaire de l'ERC Starting Grant ECLIPSE), l'ambition pratique du projet Q-Feedback est de concevoir, en s'appuyant sur les méthodes mathématiques et numériques précédentes, de tels qubits facilement intégrables dans une machine quantique.
 

A consulter :

Une bourse pour Zaki Leghtas 

Le Centre Automatique et Systèmes, MINES ParisTech

L’équipe QUANTIC entre Inria-Paris, ENS-Paris et MINES ParisTech

L’équipe Physique Mésoscopique du LPENS, ENS-Paris 

[Du 10 mars au 2 mai 2020] EXPOSITION SUSPENDUE – Une santé de fer ! Minéraux et santé de l’antiquité à nos jours

Cette exposition, écrite et mise en scène par des étudiants de l’Université PSL, propose aux visiteurs un nouveau regard sur l’une des plus belles collections de minéralogie du monde, en présentant le rôle qu’ont toujours joué les minéraux dans notre santé, des talismans antiques à la lithothérapie, de la toxicité du plomb romain à l’amiante moderne ou encore des khôls antiseptiques à la médecine nucléaire.
 

Lieu : MINES ParisTech – 60, boulevard Saint-Michel – Paris
 

[Le 7 mars 2020] ANNULATION Journée Portes ouvertes 2020

Suite au relèvement au stade 2 du niveau d’alerte face au COVID-19, annoncé par le Gouvernement, MINES ParisTech a pris la décision d’annuler sa Journée portes ouvertes.

"Nous sommes toujours dans une situation de prévention et d’anticipation. Nous n’avons pas connaissance de situation de personnel ni d’étudiant affecté par le virus Covid19", précise Vincent Laflèche, directeur de MINES ParisTech.

La cellule de veille mise en place au sein de notre établissement, afin d’actualiser le dispositif de prévention, a choisi de suivre les recommandations prévues au stade 2 de l'épidémie pouvant se traduire par "des mesures de limitation des déplacements "non essentiels", la suspension éventuelle de certains transports en commun, ou des restrictions sur les grands rassemblements et activités collectives".

 

Programme initialement proposé par MINES ParisTech :

Voies d’accès à MINES ParisTech (concours, passerelles…), formations, vie étudiante, doubles diplômes, stages ou année de césure à l'international, débouchés… ?
Enseignants, équipe pédagogique et étudiants de l'École se préparent à répondre à vos interrogations, samedi 7 mars 2020. Venez vous renseigner !

Lieu : MINES ParisTech – 60, boulevard Saint-Michel (10h-17h)

> Retour en images sur la JPO 2019

 

[Le 4 mars 2020] L’Évolution du multilatéralisme : enjeux et opportunités pour l’industrie

L'association étudiante Aura invite Alain Le Roy, ancien chef des Casques bleus à l'ONU, ancien secrétaire général de la diplomatie européenne et magistrat à la Cour des comptes.

"Venez vous enrichir de l'analyse de l'une des plus importantes personnalités de la diplomatie française, qui a pris part aux plus grandes négociations de coopération multilatérale de ces trente dernières années !"

Lieu :  MINES ParisTech – 60, bd Saint-Michel – Paris (18h45)

Inscription, gratuite, mais obligatoire, sous réserve de places disponibles. 

Aura est une association inter-écoles (présente à MINES ParisTech, au sein des partenaires de PSL, à Sciences Po, à HEC…).



 

[Le 3 mars 2020] L’exploration des astéroïdes : des retours d‘’échantillons à la défense planétaire

  • Pourquoi étudier les astéroïdes ?
  • Surprises et découvertes majeures des missions OSIRIS-REx  et Hayabusa2 ?

Nous vivons actuellement une période extraordinaire avec deux missions de récolte d’échantillon d’astéroïdes en opération, OSIRIS-REx de la NASA et Hayabusa2 de la JAXA, dont les opérations et succès déjà obtenus sont dignes des aventures d’Indiana Johns. De plus, le Conseil Ministériel de l’ESA vient d’approuver la mission Hera qui, avec la mission DART de la NASA, va effectuer le premier test de déviation d’astéroïde. Enfin, la mission MMX de la JAXA va effectuer une récolte d’échantillon de Phobos, l’une des deux lunes de Mars, et y déposer un rover Franco-Allemand (CNES) DLR pour tester notre aptitude à rouler sur un corps de faible gravité et comprendre comment la surface de Phobos réagit.

Membre des mission OSIRIS-REx et Hayabusa2, responsable scientifique de la mission Hera, et co-responsable scientifique du rover de la mission MMX, Patrick Michel expliquera pourquoi nous étudions les astéroïdes, puis exposer les surprises et découvertes majeures effectuées par les deux premières missions, ainsi que les opérations complexes qu’elles ont accomplies avec succès, en insistant sur les difficultés techniques auxquelles ces missions sont confrontées.

Il présentera ensuite les missions Hera et DART qui vont permettre de valider une technique de déviation d’astéroïde. Enfin, si le temps le permet, il présentera brièvement la mission MMX, le rover et ses défis techniques.

Lieu : MINES ParisTech – 60, boulevard Saint-Michel – Paris (17h-18h)
Contact : Matthieu Mazières

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[Le 6 mars 2020] Carrières des ingénieur.e.s : une dynamique d’égalité inachevée

Des pionnières entrées dans écoles d’ingénieurs dans les années 1920 aux diplômées des années 2000, les avancées vers l’égalité sont remarquables. Bien que toujours minoritaires (28% en 2019), leurs parcours professionnels se sont beaucoup rapprochés de ceux de leurs camarades de promotion. Des inégalités perdurent toutefois, en termes d’accès aux écoles et aux positions les plus prestigieuses. Mais la conscience collective des inégalités s’est aiguisée au fil des générations et les plus jeunes se regroupent en réseaux pour défendre l’égalité professionnelle.

L’intervention de Catherine Marry proposera des pistes d’interprétation de ces évolutions.

Lieu : MINES ParisTech – 60, boulevard Saint-Michel – Paris (17h-18h)
Contact : Matthieu Mazières

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[Le 28 février 2020] Un cerveau pour respirer, des poumons pour penser

La respiration est une fonction végétative très particulière : c'est la seule qui puisse être contrôlée volontairement, et utilisée de façon totalement déconnectée des besoins métaboliques.
Ces propriétés proviennent, d'une part, de la nature extérieure de sa commande nerveuse et, d'autre part, de l'existence d'une double commande, automatique (dans le tronc cérébral) et volontaire (dans le cortex cérébral). Il faut donc un cerveau pour respirer.
Respirer est la chose la plus naturelle du monde, nul besoin de s'en préoccuper. Nous ne nous apercevons fort heureusement pas que nous respirons, et qui plus est nous n'utilisons pour respirer qu'une partie "profonde", "ancestrale", "non cognitive" de notre cerveau.
Mais quand la respiration devient une souffrance en raison d'une maladie respiratoire, plus rien d'autre n'a d'importance, et la vie rétrécit autour de ce souffle qui manque. Chaque respiration envahit la pensée, et le cortex cérébral est obligé de venir au secours du cerveau ancestral pour continuer à respirer. Il n'est plus possible de penser correctement, les performances cognitives diminuent.
Il faut donc des poumons pour penser.
Quels enjeux pour demain ? Les maladies respiratoires qui font de la respiration une souffrance concernent des millions de personnes en France. Pour beaucoup, l'essoufflement persiste malgré les meilleurs traitements, car on ne peut pas guérir les poumons, irréversiblement abîmés – "dyspnée persistante". Il faut donc traiter le cerveau pour soulager l'essoufflement.

La compréhension des liens cerveau-poumons qu'offre la neurophysiologie respiratoire, et qui sont décrits ci-dessus, met cet objectif à portée de main, et fait présager des avancées majeures dans une situation clinique aussi fréquente que désespérante.

Lieu : MINES ParisTech – 60, boulevard Saint-Michel – Paris (17h-18h)
Contact : Matthieu Mazières

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