Histoire de l’Hôtel de Vendôme

L’École des mines s’est installée dans l’ancien hôtel de Vendôme à partir de 1816. D’abord locataire du rez-de-jardin, elle s’installe définitivement lorsque les bâtiments sont achetés en totalité sous la monarchie de Juillet en 1837. Les espaces sont progressivement transformés pour répondre à ses besoins d’enseignement et de recherche au cours des décennies suivantes.

Pour préparer votre visite et découvrir d’autres espaces remarquables de l’hôtel de Vendôme, téléchargez la promenade architecturale.

Vous pouvez également visiter virtuellement l’École.

Des gallo-romains à l’installation des Chartreux

L’École des mines est installée en plein cœur de Paris, dans l’un des quartiers les plus anciennement occupés de la capitale. Sous les pavés de la cour, des fouilles ont ainsi révélé la présence d'un quartier artisanal gallo-romain autour d'activités de poterie.

Quelques siècles plus tard, sur les terres de l’ancien château Vauvert construit vers l’an mil et devenu après son abandon, repère de brigands, Saint Louis donne l’autorisation à l’ordre monastique des Chartreux de s’installer. Ils y construisent à partir de 1257 une grande abbaye.

La construction de l’hôtel particulier et ses premiers occupants

A partir du XVIIIe siècle, les Chartreux commencent à lotir leurs terrains situés le long de l’ancienne rue d’Enfer. L’Hôtel de Vendôme est l’un des hôtels particuliers construits à cette époque.

Il est commandé par le chanoine de La Porte à l’architecte Jean-Baptiste Leblond en 1705, mais le chanoine meurt avant la fin des travaux. Terminé en 1710, l’hôtel est ensuite agrandi et prolongé entre 1714 et 1718 pour la duchesse de Vendôme, Marie-Anne de Bourbon, petite fille du grand Condé, qui n’en profitera que très brièvement bien que son nom soit désormais associé à la bâtisse.

Après la duchesse de Vendôme, les ducs de Chaulnes occupent l’hôtel de 1733 à 1758. Michel Ferdinand d'Albert d'Ailly, 5e duc de Chaulnes est passionné de sciences. Il possède une bibliothèque et une collection d’instruments scientifiques remarquables et mène lui-même des expériences de physique.

La façade actuelle de l’hôtel, classée en 1926, est toujours visible sur le jardin de l’École, elle porte sur le fronton la couronne ducale probablement celle des Vendôme.

La transformation en école et les agrandissements successifs

Devenue propriétaire en 1837, l’École engage des travaux importants avec le soutien de l’État.

Entre 1840 et 1852, deux nouvelles ailes sont construites du côté de la rue d’Enfer, actuel boulevard Saint-Michel, par l’architecte de la gare de l’Est, François Alexandre Duquesney.

Le percement du boulevard lors des travaux d’Haussmann oblige cependant à détruire une partie de ces nouveaux bâtiments en 1862. Une nouvelle phase de travaux débute alors avec l’architecte Théodore Henri Vallez. Il construit notamment sur le jardin la nouvelle aile appelée aujourd’hui « Luxembourg », qui doit servir aux laboratoires. Son pendant, au Sud, plusieurs fois envisagé, n’est jamais réalisé.

Sur ses façades côté jardin, figurent toujours les anciennes armoiries aux deux marteaux de mineurs sur des branches de laurier et de chêne. Au-dessus, le N de Napoléon III a été martelé sans doute lors de la Commune qui utilisa les laboratoires de l’École pour réaliser des explosifs. Cette aile sera aussi occupée par l'armée de l'air allemande entre 1940 et 1944.

La façade austère, sur le boulevard Saint-Michel, qui garde encore les traces des bombardements de 1918 et des combats de la Libération en août 1944, date du Second empire. Le fronton au-dessus de l'escalier d’honneur est orné d’une Allégorie de l'École des mines par Elias Robert (1863), tandis que sur la porte en bois de l'entrée principale se trouve une figuration allégorique de la devise de l'École : « Théorie et Pratique ».

La bibliothèque

La bibliothèque fondée en 1794 s'est enrichie depuis deux siècles d'une très riche collection d’ouvrages, de cartes et plans, d’instruments scientifiques, de photographies, et d’archives. Aujourd’hui, les acquisitions imprimées mais aussi électroniques désormais, accompagnent les enseignements et la recherche.

Les espaces de bureaux occupent une partie de l’appartement du rez-de-chaussée de l’ancien hôtel de Vendôme et donnent sur la partie nord de la terrasse et de la cour. L’enfilade des pièces rappelle les anciens aménagements typiques des hôtels particuliers du XVIIIe siècle. L’actuel bureau de la direction était d’ailleurs une ancienne salle à manger ! Il accueille aujourd’hui une partie de la réserve des livres anciens.

La salle de lecture quant à elle, est inaugurée le 13 juin 1926, à l'occasion de la remise par le général Foch de la croix de guerre de la 1ère guerre mondiale. Elle est ouverte à tous les publics sur inscription.

Façade XVIIIe s. de l'Hôtel de Vendôme, côté jardin.
Photographie MINES Paris, 2021.

Plan du rez-de-chaussée de l'Hôtel de Vendôme au XVIIIe s. alors occupé par le duc de Chaulnes.
Augustin Charles d’Aviler, Cours d’architecture…, à Paris chez Jean Mariette, 1738. Bibliothèque de MINES Paris

 

Les armes de l’École : les marteaux de mineurs sur deux branches de laurier et de chêne. Photographie : A. Asseline, IDF, 2020.

Salle de lecture de la bibliothèque, inaugurée en 1926.
Photographie S. Boda. MINES Paris, 2018.